Le conseil supérieur de la communication (CSC) a organisé un point de presse ce jeudi 12 novembre 2020 à Ouagadougou. L’objectif de cette rencontre avec les hommes de médias était de faire le bilan chiffré à mi-parcours des activités de régulation du discours politique électoral du 22 novembre, dans les différents organes de presse public et privé.
Le conseil supérieur de la communication dans sa mission régalienne de veiller au respect de l’éthique et la déontologie de l’information au Burkina Faso a mis en place un dispositif organisationnel comportant des équipes déployées sur le terrain pour la mise en œuvre des principes d’égal accès de pluralisme et d’équilibre de l’information. Ce processus mise en place par le CSC consiste à donner de la voix a tous les partis politique dans les différents médias de déballer leur programme de société au grand public afin que la population puisse faire le bon choix le jour des élections. Le dispositif du monitoring prend en compte 256 medias toutes categories confondues. Les medias audiovisuels observee sont au notre de 142 repartis dans 53 localites dont 34 a Ouagadougou treize 13 a Bobo-Dioulasso, quatre 04 a Fada N’Gourma et les autres repartis dans 50 localites. Les journaux mis en observation sont au nombre de 20 et les medias en ligne 94.
Au niveau des médias publics
Les médias publics sont constitués de la RTB/Télé, de la RTB/Radio et du
quotidien Sidwaya.
du contenu de la RTB/télé
Les Temps d’Antenne (TA) recueillis au niveau de la RTB/Télé permettent de
constater la couverture des activités de campagne de dix (10) candidats sur les
13 en lice pour la présidentielle. Cette couverture a été faite à travers 15 heures
37 minutes 06 secondes.
Le Candidat Rock Marc Christian KABORE a obtenu 4 heures 23 minutes 34
secondes soit 28,13% du Temps d’antenne global. La plupart des autres
candidats sont à moins de 1 heures 30 minutes de TA.
En ce qui concerne les législatives, la RTB /Télé a couvert les activités de 65
acteurs politiques à travers un TA de 54 heures 43 minutes 53 secondes.
Le mouvement « Soleil d’Avenir » est le parti ayant obtenu le plus de TA avec
3 heures 29 minutes 35 secondes. Ce parti est suivi du Mouvement du Peuple
pour le Progrès (MPP) avec un TA de 2 heures 50 minutes 19 secondes. Le
Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) et l’Union pour le Progrès et le
Changement (UPC) enregistrent respectivement 1 heure 29 minutes 37
secondes et une (1) heure 22 minutes 32 secondes. Le plus petit TA est
d’environ deux (2) minutes. Il a été octroyé à l’Alternative Patriotique
Panafricaine / Burkindi.
du contenu de la RTB / Radio
La radio nationale a accordé un TA de 54 heures 57 minutes 43 secondes à 60
acteurs politiques. Dans ces médias, c’est le parti « Soleil d’Avenir » qui vient
en tête avec 3 heures 30 mn 09 secondes de TA. Il est suivi du Mouvement pour
le Changement et la Renaissance (2h38mn 49), du MPP (2h30mn02) et de
l’ADF/RDA (2h23mn 01s). Le CDP et l’UPC obtiennent respectivement 1 heure
55 minutes 4 secondes et 1 heure 35 minutes 57 secondes. Les partis comme
l’Union Démocratique Burkinabè pour la Renaissance (2mn 50 s) et Jeunesse
Intègre Engagé pour le développement (3mn 11s) ont obtenu moins de cinq (5)
minutes.
du contenu du quotidien Sidwaya
Les statistiques relevées auprès du quotidien d’Etat Sidwaya permettent de
constater que ce journal a couvert les meetings de douze (12) candidats sur les
treize en lice pour la Présidentielle. Cette couverture s’est effectuée à travers
trente-six (36) pages et cent vingt-huit (128) illustrations. L’espace accordé
par ce journal à chaque candidat va d’une demie (1/2) à sept (7) pages. La plus
grande proportion a été accordée à Zéphirin DIABRE, suivi de Abdoulaye
SOMA et de Roch Christian KABORE avec cinq (5) pages chacun. La plus
faible proportion à savoir une demie (1/2) page a été obtenue par Claude
TASSEMBEDO et Ambroise FARAMA.
Pour les Législatives, le journal a accordé une part égale d’une demie (1/2) page
à cinquante-cinq (55) partis politiques.
Au niveau des médias privés
Au niveau des médias privés, le constat général est établi comme suit :
du contenu des télévisions privées
Les télévisions privées ayant couvert la campagne électorale sont au nombre de
quatre à savoir 3TV, BF1, Burkina Info et Canal3. Celles-ci ont accordé un TA
de 33 heures 34 minutes 56 secondes aux activités de campagne de 29 acteurs
politiques. Le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) y a obtenu huit (8)
heures 34 minutes 35 secondes de TA. Il est suivi de l’Union pour le Progrès et
le Changement (UPC) et le Congrès pour la Démocratie (CDP) avec
respectivement cinq (5) heures une minute et trois (3) heures 47 minutes 58
secondes.
Le plus petit temps d’antenne est de 2 minutes 36 secondes et est attribué au
Mouvement pour le Rassemblement Patriotique. La télévision qui a le plus
ouvert ses antennes à la campagne est BF1. Ce média a couvert les activités de
vingt (20) acteurs politiques à travers un TA de 17 heures 6 minutes 40
secondes. La Télévision Canal 3 est celle qui a le moins relayé les informations
sur la campagne avec un TA de 42 minutes 23 secondes attribués à huit (8)
acteurs politiques.
du contenu des radios privées
Les radios privées devant couvrir la campagne électorale sont au nombre de 63
et reparties sur l’ensemble du territoire. A Ouagadougou, centre de
concentration des différentes typologies des médias, ce sont au total neuf (9)
radios qui ont ouvert leurs ondes à 47 acteurs politiques à travers un TA de 79
heures 16 minutes 54 secondes. La radio « Pulsar » est celle qui a le plus ouvert
ses antennes aux informations sur la campagne électorale avec un TA de 46
heures 32 minutes 49 secondes accordé à 27 acteurs politiques. Ce média a fait la part belle aux partis tels que l’Union pour le Progrès et le Changement
(4h45mn04s), l’ADF/RDA (4h37mn 43s) et l’Union Démocratique Burkinabè
pour la renaissance (4h23mn 21 s).
du contenu de la presse écrite privée
Les données collectées dans les colonnes de la presse écrite privées donnent un
total de cinquante-cinq (55) pages et cent vingt-huit (128) illustrations. Ces
données ont été enregistrées essentiellement dans les colonnes des quotidiens
plus enclins au traitement de l’information factuelle. On constate que les
journaux « Aujourd’hui au Faso » et « l’Express du Faso » ont ouvert leurs
colonnes à onze (11) candidats sur les 13 en lice à travers respectivement 12
pages et ¼ et 9 pages et ½. Le journal « Le pays » n’enregistre aucune page sur
la campagne électorale. Dans l’ensemble de ces journaux, deux candidats, à
savoir Roch Marc Christian KABORE et Zéphirin DIABRE occupent le plus
grand espace avec respectivement 12 pages ¼ et 9 pages 1/ 6.
du contenu de la presse en ligne
Dans la presse en ligne, les vingt-quatre médias en ligne subventionnés par le
CSC sont celles concernés par l’équilibre et le pluralisme de l’information.
L’analyse des données statistiques montre que les treize (13) candidats en lice
pour la Présidentielle ont bénéficié d’un total de deux cent soixante-deux (262)
articles et quatre cent soixante-dix-huit (478) illustrations. Les trois premiers
candidats ayant obtenu le plus d’espace sont respectivement Roch Marc
Christian KABORE (27,48% de Nombre d’Articles), Zéphirin DIABRE
(18,70% de Nombre d’Articles) et Eddie KOMBOIGO (11,45% de Nombre
d’Articles).
Les médias en ligne ayant consacré le plus grand espace aux candidats en lice
sont burkina24.com, minute.bf et lefaso.net avec respectivement 40, 35 et 26 articles publiés en leur faveur.
Dans le cadre des Législatives, la couverture des meetings a concerné 17 partis
politiques qui ont bénéficié d’un total de soixante-quatre (64) articles et cent
quarante une (141) illustrations. Le parti politique SENS vient en tête des partis
politiques en lice avec 12 articles soit 18,75% du nombre total d’articles publiés.
Il est suivi de l’UNIR/PS avec 10 articles (15,63% de NA) puis du MPP et de
l’UPC avec 8 articles chacun, soit 12,50%.
« Lefaso.net », « fasoactu.net » et « fasopic.net » sont les trois médias en ligne
qui se sont le plus intéressé aux activités des partis politiques en lice pour les
Législatives.
III – Des manquements constatés
L’observation à mi-parcours de la couverture médiatique de la campagne fait
ressortir neuf (9) cas de violations de la règlementation, de l’éthique et de la
déontologie par huit (8) médias. Le tableau ci-dessous présente les médias
concernés ainsi que le nombre de manquements constaté en leur sein.
Médias concernés Nombre de
manquements
Lefaso.net 02
RTB/Télé 01
Oméga FM 01
Netafrique.net 01
3TV 01
Infowakat.net 01
Burkina24 01
Radio Salankoloto 01
TOTAL 09
Quatre médias audiovisuels à savoir les télévisions RTB/télé et 3 TV ainsi que
dans les radios Salankoloto et Oméga FM ont commis des manquements. Ces
médias audiovisuels ont relayé des propos, liés à la question sécuritaire, tenus
par un candidat pendant des meetings à Fada et à Dori. Les propos en question tenus à l’endroit d’autres candidats ou partis politiques sont considérés comme
violents et attentatoires au pacte de bonne conduite.
Les mêmes propos sont relayés par deux organes de presse en ligne à savoir
Infowakat.net et Burkina 24.com.
Deux autres organes de presses en ligne, ont publié des propos d’internautes
jugés diffamatoires, d’incitation à la violence et à la haine suite à la publication
d’articles relatifs à la campagne électorale. Il est reproché à ces organes de
presse en ligne la publication des propos à caractères violents d’internautes sans
une modération a priori comme l’exige la règlementation en vigueur.
Concernant les affiches publicitaires, l’article 69 du code électoral dispose que
« dans chaque commune, le maire désigne par arrêté, les lieux publics
exclusivement destinés à recevoir les affiches des lois et autres actes de
l’autorité publique et des emplacements spéciaux réservés aux professions de
foi, circulaires et affiches électorales.
Il en informe le Conseil supérieur de la communication (CSC), la Commission
électorale nationale indépendante (CENI), le démembrement concerné et chacun
des partis et formations politiques en lice pour les élections…
Le CSC a constaté malheureusement un affichage anarchique dans toutes les
villes du pays. Heureusement que le maire de Ouagadougou, après un
communiqué invitant les candidats et partis politiques à enlever ces affiches
anarchiques, a entrepris des actions d’assainissement de la ville en les décollant.
Il convient de noter que le CSC a également constaté que certains partis
politiques apposent leurs affichettes sur les affiches des candidats d’autres partis
politiques. Cette attitude est de nature provocatrice et met en cause le respect
mutuel entre les partis prenant part aux élections. Il revient par conséquent aux
partis politiques en lice de sensibiliser leurs militants afin de bannir de tels comportements.
A l’issue de cette observation à mi-parcours, les principes d’égalités d’accès dans les médias publics, de pluralisme et
d’équilibre de l’information dans tous les médias sont relativement bien
respectés. Cela est à mettre à l’actif des médias qui ont fait preuve de
professionnalisme et d’observance des prescriptions réglementaires du CSC,
mais aussi de toute la classe politique et des autres acteurs signataire du pacte de
bonne conduite, qui ont globalement, au-delà des quelques dérapages signalés,
fait preuve de retenue, de respect mutuel, de tolérance et d’acceptation de la différence.