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La filière laitière au Burkina Faso, ce secteur porteur qui fait face à de nombreux défis dans sa production

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La filière laitière est l’ensemble des acteurs et des activités liées à la production, au transport, au traitement, au conditionnement et à la distribution du lait et des produits laitiers.

Image: Filière laitière

Historiquement, la construction de la filière laitière au Burkina Faso remonte à l’époque coloniale où le processus a commencé avec des initiatives locales, en particulier celles des familles « Julien » et « Vincens » à Bobo-Dioulasso. La seconde famille a poursuivi son activité jusqu’en 1972 et son champ d’action couvrait Bérégadougou non loin de Banfora et Kouintou dans l’hinterland de Bobo-Dioulasso. La production était composée de Yaourt, crème fraîche et du lait entier pasteurisé. La production était alors écoulée à Bobo-Dioulasso, Niamey, Bouaké et Abidjan au moment des travaux du port notamment (Le Troquer, 1993). Elle s’est estompée après le départ de la clientèle coloniale pour reprendre progressivement au début des années 1990. 

 

Les acteurs de la filière laitière rencontrent de difficultés majeures dans la production de lait du fait à inaccessibilités aux technologies de production et de transformation, qui ont le triple inconvénient d’être « excessivement chères », « surtaxées » et indisponibles sur le marché national. Les technologies de productions comme la botteleuse, l’ensileuse, la trayeuse, etc. et de transformation tel le pasteurisateur, la conditionneuse ne sont pas à la portée de tous. Il y a le problème de la pression foncière qui rend également indisponible l’espace nécessaire à la production laitière. Avec les sociétés immobilières, il est de plus en plus difficile de faire de l’élevage laitier dans la zone périurbaine de Ouagadougou. La contrainte foncière s’est aggravée au Nord et au Sahel du fait de l’insécurité. Les producteurs y ont des problèmes d’espace et de mobilité. Au-delà de toutes ces contraintes, la concurrence déloyale du lait importé (en poudre, concentré, etc.) semble être le principal frein au développement de la filière lait local. A l’unisson, transformateurs, producteurs et ministère de tutelle la dénoncent avec la « dernière énergie ». Ils invitent la population burkinabè à être plus regardante sur l’entrée massive des produits laitiers de très mauvaise qualité qui tuent la filière du lait local et posent un problème de santé publique.

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Dasmané Traoré, invite l’UMPL/B (Union nationale des Mini laiteries et des Producteurs de Lait au Burkina) à démasquer les auteurs de ces pratiques commerciales déloyales. Les transformateurs ont déjà concocté une réponse à la tricherie : la marque « Fairefaso ». En phase d’expérimentation dans quatre laiteries, la trouvaille consiste à apposer la marque « Fairefaso » sur les produits faits à base du lait local. L’obtention de ce label est soumise au respect strict d’un cahier des charges. Face aux différentes préoccupations, le MRAH (Ministère des Ressources Animales et Halieutiques) semble limité par les ressources budgétaires « dérisoires » qui lui sont allouées pour accompagner cette filière porteuse à multiple impact. Investir dans le lait local, c’est soutenir indirectement, les filières viande et bétail, cuirs et peaux, la productivité agricole à travers la fourniture de la fumure organique. En somme, le sous-secteur lait local est un maillon essentiel pour un développement intégré, arguent ses défenseurs. 

Souad Sankara (Stagiaire )

Source: sidwaya.bf 

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