Connu pour ses tubes R & B Locked Up ou Smack That, le chanteur et producteur américano-sénégalais de 47 ans a expliqué lors d’une conférence de presse avoir posé la première pierre de son gigantesque projet, au coût estimé de 6 milliards de dollars, dans le petit village de Mbodiène, sur les rives de l’Océan atlantique, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar.
La future ville entend faire du Sénégal la porte d’entrée de l’Afrique, a dit le chanteur devant de nombreux journalistes sénégalais et internationaux.
« Une de mes plus grandes motivations, c’est que quand je suis aux États-Unis, je rencontre beaucoup d’Afro-Américains qui ne comprennent pas vraiment leur culture. J’ai donc voulu construire une ville ou un projet comme celui-ci pour leur donner la motivation de venir voir d’où ils viennent », a dit Akon.
Né aux États-Unis de parents sénégalais, et ayant passé une partie de son enfance au Sénégal, il est retourné à l’âge de sept ans dans son pays natal, où il a accédé à la notoriété.
Formes bizarres
Un film d’animation montré a présenté les futurs « districts » d’Akon City, dessinés par l’architecte Hussein Bakri : l’un, consacré aux loisirs, devrait accueillir un casino, un stade multi-sports et un centre commercial, un autre des immeubles de logements et de bureaux, un troisième un « village des cultures africaines », des restaurants et des chalets pour touristes.
Plus loin, un hôpital général, un poste de police, un campus et des studios de cinéma, ainsi qu’un « pôle technologique », devraient sortir de terre.
« J’ai dit : “Hussein, je veux que mes bâtiments ressemblent à des sculptures” », a expliqué le rappeur, qui alternait wolof, la langue locale la plus parlée au Sénégal, et l’anglais.
« Je veux que l’architecture ressemble aux vraies sculptures africaines qu’ils font dans les villages. Les formes sont peut-être bizarres, mais au moins elles sont africaines », a-t-il ajouté.
Interrogé sur les similitudes entre son projet et le Wakanda, royaume imaginaire situé en Afrique où se déroule le film et la bande dessinée Black Panther, il a expliqué que cette comparaison avait décuplé sa motivation.
Les travaux d’Akon City débuteront « au premier trimestre de 2021 », a précisé le rappeur, Alioune Badara Thiam de son vrai nom.
300 000 habitants
La première phase de développement, censée être achevée en 2023, couvrira 55 hectares. À la fin de la décennie, le complexe devrait s’étendre sur 500 hectares, avec un « district » agricole et des îles artificielles, doté d’une marina pouvant accueillir des navires de croisière.
« Nous pensons que 300 000 personnes habiteront à terme dans la ville », a confié à l’AFP l’architecte Hussein Bakri, en marge de la conférence de presse.
Akon, très impliqué dans l’énergie renouvelable avec son entreprise Akon Lighting Africa, dont l’objectif est d’électrifier l’Afrique avec de l’énergie solaire, a insisté sur l’aspect écologique de la future cité, qui utilisera au maximum des matériaux renouvelables et prioritairement d’origine africaine.
Il a expliqué s’être rendu à Mbodiène pour recueillir les conseils et les bénédictions des anciens, et estimé que les populations locales, ainsi que la jeunesse sénégalaise, profiteront de ce nouveau pôle de développement.
Le ministre sénégalais du Tourisme, Alioune Sarr, a dit vouloir donner tort aux « Cassandre et oiseaux de mauvaise augure qui voient toujours les nouveaux projets comme des chimères », affirmant que le Sénégal avait pris l’engagement que « ce projet soit réalisé dans les délais indiqués ».
Akon n’est pas la seule célébrité à revenir aux sources pour semblable investissement. L’acteur et réalisateur britannique Idris Elba projette de bâtir un complexe touristique écoresponsable sur une île de la Sierra Leone, pays d’Afrique de l’Ouest d’où son père était originaire.
Source: la presse.ca