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100 ans de Mahtar M’bow: La Jeunesse africaine doit s’inspirer de la trajectoire du professeur Amadou Mahtar Mbow

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L’avocat passionné de la restitution des biens culturels de l’Afrique’’, ‘’le professeur qui s’est mis au service de l’humanité’’, a su doter la communauté internationale de programmes de valeur de l’éducation et de la culture

’’Notre jeunesse, cher professeur Amadou Mahtar Mbow, doit connaitre votre trajectoire pour y trouver l’inspiration, le courage et un formidable encouragement à aller jusqu’au fin fond du monde en quête de la science’’, a dit le Président Sénégalais Macky Sall dans son discours retransmis par vidéo à l’occasion de la cérémonie de célébration des 100 ans de M. Mbow.

’’Jeunesse africaine, emparez-vous de l’œuvre du patriarche, car elle vous appartient, emparez-vous jeunesse du Sénégal et de l’Afrique des leçons de courage, d’humilité, de générosité et somme d’humanité’’, a ajouté le président du Sénégal.

La cérémonie s’est déroulée au Musée des civilisations noires qui abrite le colloque marquant de la célébration des 100 ans du professeur Amadou Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’UNESCO) de 1974 à 1987, et ancien ministre de l’Education, de la Jeunesse et de la Culture sous le règne du président Léopold Sédar Senghor.

’’Le professeur Amadou Mahtar Mbow est un homme de pensée et d’action. A l’heure des enjeux cruciaux, il a su répondre aux fortes attentes de ses contemporains pour un monde plus juste et plus équitable’’, ajoute t-il.

Macky Sall a rappelé l’engagement du professeur Mbow pour le Nouvel ordre mondial de l’information et de la communication (Nomic) qui dit-il ‘’est un combat plus qu’actuel’’.

’’Vous avez fait face aux incompréhensions, vous aviez défié les diktats pour que l’information et la communication soient un bien public, plus équilibré, accessible à tous les peuples respectueux du droit des peuples indépendamment de l’ordre des puissances des Nations’’, a t-il rappelé.

Il estime que des décennies après, ’’à l’heure des révolutions numériques, malgré la croissance exponentielle des moyens technologiques de l’information et de la communication, des territoires entiers et leurs populations restent à la marge du progrès’’.

’’Le flux d’informations explose tandis que chaque jour l’intelligence artificielle est loin des frontières du génie de nos peuples. A moins d’un quart de siècle, le monde a connu dans ce secteur des évolutions inouïes qui touchent notre manière de pensée, d’agir et de vivre’’, souligne-t-il.

Macky Sall estime qu’il y a un peu moins d’un demi-siècle, les plus audacieux des contemporains du Nomic ne pouvaient pas penser à ce prodigieux essor de ces moyens de mise en relation, de communiquer, d’échanger des idées et des biens et de produire.

Il a salué le professeur d’histoire géographie qu’était Amadou Mahtar Mbow qui a accepté comme ministre de Léopold Sédar Senghor de se mettre au service de l’Education nationale de son pays.

’’De tous les titres prestigieux que vous portez, celui d’enseignant est sans doute celui qui vous définit le mieux, c’est comme professeur que vous avez commencé votre remarquable agenda’’, a t-il lancé.

’’(…). A l’époque où le colonisateur fermait les portes de l’enseignement supérieur aux Africains, vous avez tenu le pari de continuer d’apprendre forçant ainsi le destin et forgeant celui qui allait devenir le professeur d’histoire et de géographie que vous ne cesserez jamais d’être’’, a dit le chef de l’Etat.

Amadou-Mahtar M’Bow, est un homme politique sénégalais, plusieurs fois ministre dans son pays d’origine et directeur général de l’UNESCO pendant 13 ans.

Né à Dakar en 1921, à 18 ans, il prend part à la Seconde Guerre mondiale sous le drapeau français. Il rejoint l’armée de l’air en tant qu’engagé volontaire en mars 1940 pour la durée de la guerre. Démobilisé en octobre 1940, il est rappelé à l’activité en janvier 1943, avant d’être à nouveau démobilisé en 1945. Il poursuit des études d’ingénieur aéronautique en France tout en décidant de passer son baccalauréat en lettres modernes qui lui ouvre les portes de la Sorbonne. Il y obtient une licence ès-lettres d’enseignement et préside parallèlement l’Association des Étudiants de Paris puis fonde la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France.

De 1951 à 1953, il est professeur au collège de Rosso en Mauritanie, avant de revenir au Sénégal où il crée et dirige de 1952 à 1957 le Service de l’Éducation de base et est nommé chef des Missions d’éducation de base de Darou Mousty, Badiana, Sénoudébou puis Gaya. Il enseigne l’Histoire et la Géographie jusqu’en 1966 ; notamment au lycée Faidherbe de Saint-Louis puis à l’École normale supérieure de Dakar. Il préside en 1965 à Abidjan la conférence des experts chargés de proposer la réforme des programmes d’histoire et de géographie des États francophones d’Afrique noire et de Madagascar.

Déjà ministre de l’Éducation et de la Culture du Sénégal pendant la période d’autonomie interne (1957-1958), il démissionne pour s’engager dans la lutte pour l’indépendance de son pays qui sera effective en 1960. Celle-ci acquise, il deviendra ministre de l’Éducation nationale (1966-1968), puis de la Culture et de la Jeunesse (1968-1970) et député à l’Assemblée nationale, au Conseil exécutif en 1966 et au Conseil municipal de Saint-Louis.

En 1970 il est d’abord nommé sous-directeur général de l’UNESCO pour l’éducation. Puis, élu en 1974 et réélu en 1980, il est directeur général de l’UNESCO de 1974 à 1987. Sous sa direction, la commission dirigée par Seán MacBride délivre un rapport intitulé Many Voices, One World qui présente des recommandations pour établir un nouvel ordre mondial de l’information et de communication, plus équitable.

En 2008, âgé de 87 ans, il accepte de présider les Assises nationales du Sénégal lancées par le Front Siggil Senegaal qui ont réuni pendant près d’un an les principaux partis d’opposition au pouvoir du président Abdoulaye Wade et des dizaines d’organisations diverses. Expérimenté et conscient de ses responsabilités, il avait auparavant rencontré le chef de l’État, les représentants de la société civile, ainsi que les dignitaires religieux. Le 24 mai 2009 il a officiellement prononcé la clôture des Assises.

Après la fin des travaux, il a annoncé son intention de poursuivre la rédaction de ses Mémoires et de reprendre ses conférences.

Il est notamment le grand père de l’homme d’affaires Darrell Mbow.

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