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Affaire des écoutes : Nicolas Sarkozy condamné à 3 ans de prison dont un ferme

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Ouagadougou, 1er mars 2021 (AIB) – L’ancien président français Nicolas Sarkozy a été condamné lundi à Paris à trois ans d’emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite «des écoutes», née en 2014.  

La décision a été lue dans un très grand silence au tribunal correctionnel de Paris, que Nicolas Sarkozy a par la suite quitté sans faire aucune déclaration. Il peut encore faire appel de cette condamnation.

Les faits remontent à 2014. M. Sarkozy était suspecté d’avoir tenté d’obtenir d’un magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant, voire de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels après avoir obtenu un non-lieu dans l’affaire Bettencourt.

M. Azibert, avocat général dans une chambre civile, n’intervenait pas directement dans ce dossier mais il aurait joué de ses relations. En échange, M. Sarkozy aurait promis d’intervenir en faveur du magistrat pour qu’il obtienne un poste de prestige à Monaco.

Le tribunal correctionnel a estimé lundi qu’un «pacte de corruption» avait été conclu entre l’ex-président aujourd’hui âgé de 66 ans, son avocat Me Thierry Herzog et l’ancien haut magistrat Gilbert Azibert.

Le tribunal a donc aussi reconnu M. Herzog coupable de corruption active et violation du secret professionnel et l’a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, assortis de cinq ans d’interdiction d’exercice professionnel.

Gilbert Azibert a, pour sa part, été déclaré coupable de corruption passive et de recel de violation du secret professionnel. Il a lui aussi été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis.

«La preuve du pacte de corruption ressort d’un faisceau d’indices concordants», a relevé le tribunal.

«Nicolas Sarkozy s’est servi de son statut d’ancien président de la République», a estimé lundi le tribunal correctionnel de Paris.

«Les délits ont porté gravement atteinte à la confiance publique en instillant l’idée que les décisions de la Cour de cassation peuvent faire l’objet d’arrangements privés», a précisé le tribunal.

Le 8 décembre dernier, le Parquet national financier (PNF) avait requis contre Nicolas Sarkozy quatre ans d’emprisonnement dont deux fermes, en estimant que l’image présidentielle avait été «abîmée» par cette affaire aux «effets dévastateurs».

Le PNF avait également requis des peines très lourdes à l’encontre de Gilbert Azibert (4 ans de prison, dont deux avec sursis) et de l’avocat Thierry Herzog (4 ans de prison dont 2 avec sursis, assortis de 5 années d’interdiction professionnelle).

Durant les trois semaines du procès dit «des écoutes», qui s’est tenu de la fin de novembre au début de décembre dernier, les avocats des trois prévenus avaient dénoncé des «fantasmes»un «procès d’intention» fondé sur des écoutes «illégales» et ont plaidé la relaxe face à un «désert de preuve».

La plus marquante étant, selon leurs avocats, que Nicolas Sarkozy n’a pas eu gain de cause devant la Cour de cassation, et que Gilbert Azibert n’a pas non plus obtenu la promotion qu’il espérait.

Avec cette condamnation, Nicolas Sarkozy devient le deuxième ancien président (2007-2012) condamné sous la Ve République, après Jacques Chirac, en 2011, dans l’affaire des emplois fictifs de la Mairie de Paris.

Source : le Monde

Photo : Reuters

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