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Diplomatie : Paris rejette l’expulsion de son Ambassadeur à Niamey, le Niger confirme « une décision souveraine »

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En réaction à l’expulsion, quelques heures plutôt, de son ambassadeur au Niger par les autorités militaires, la France a indiqué hier vendredi que « les putschistes n’ont aucune légitimé pour faire cette demande ». En réponse, le gouvernement du Niger a aussi confirmé sa « décision souveraine » qui ne concerne pour le moment que l’Ambassadeur Itté de la France. De quoi amplifier le bras de fer diplomatique entre Niamey et Paris qui risque d’ailleurs de s’exacerber davantage en raison du contexte actuel marqué par des informations de plus insistance sur une éventuelle intervention de la Cédéao avec l’appui de la France.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a annoncé avoir a pris connaissance de la demande des nouvelles autorités militaires du Niger. « Les putschistes n’ont pas autorité pour faire cette demande, l’agrément de l’ambassadeur émanant des seules autorités légitimes nigériennes élues », a estimé le Quai d’Orsay dans une correspondance transmise à l’AFP.

Dans un tweet, le chef de la diplomatie du Président Bazoum, Hassoumi Massaoudou, a aussi indiqué que « l’Ambassadeur est accrédité auprès du Président élu, légitime et légal de la République du Niger ».

Dans une mise au point publiée par la suite, le gouvernement du Niger à travers son ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération a démenti l’expulsion des Ambassadeurs d’Allemagne, du Nigéria et des Etats Unis d’Amérique tout en précisant que seul celui de la France au Niger a été déclaré persona non grata dans le pays. Une « décision souveraine » selon la même source qui ajoute que pour exercer ses prérogatives et faire quitter l’Ambassadeur Sylvain Itté, après ce délai de 48h, « le Niger n’a nullement besoin d’une autorisation ou d’une interprétation de la convention de Vienne de 1961 ».

Bras de fer entre Niamey et Paris

Il convient de rappeler qu’un peu plutôt dans la journée, les autorités nigériennes avaient annoncé leur décision d’expulser l’Ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté.  Selon une correspondance du chef de la diplomatie nigérienne adressée à son homologue français, cette décision fait suite au refus du diplomate français de répondre à une invitation du ministère nigérien des Affaires étrangères pour discuter du cas de l’ancienne ambassadrice du Niger en France, Mme Kane Aichatou Boulama, suite à son refus de quitter ses fonctions malgré son rappel par les nouvelles autorités du pays. Le ministre nigérien des Affaires étrangères avait aussi dénoncé « d’autres agissements du Gouvernement Français, contraires aux intérêts du Niger ». Par conséquent, « les autorités compétentes nigériennes ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain ITTE » tout en lui demandant de « quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures (48h) ».

Ce nouvel épisode risque d’amplifier les tensions diplomatiques entre Paris et Niamey. Depuis les évènements du 26 juillet dernier et l’avènement du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), les relations entre le Niger et l’ancienne puissance coloniale ne cessent de se détériorer.  Les autorités françaises refusent de reconnaître la légitimité des nouvelles autorités qui ont par la suite décidé de dénoncer, début août, les accords de coopération en matière de Défense et de sécurité, entre les deux pays. La France a été même accusé par les autorités militaires de « manœuvres de déstabilisation », ce que Paris a démenti, bien que la France n’a jamais fait pas mystère de sa volonté de soutien à la Cédéao, dans ses velléités d’intervenir militairement au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel.

Au cours des manifestations que se tiennent régulièrement dans le pays, les relations avec la France sont particulièrement dénoncées et particulièrement la présence de ses 1500 soldats encore stationnés au Niger. En début du mois, des intérêts français, notamment les locaux de l’ambassade, ont été la cible d’acte de vandalisme par des manifestants survoltés, ce qui a conduit Paris a décidé du rapatriement de ses ressortissants dans le pays.

Ces derniers jours, on assiste à une véritable levée de boucliers dans le pays avec la multiplication des manifestations qui prennent de plus en plus de l’ampleur notamment dans les grandes villes, en raison des informations de plus en plus insistance sur une éventuelle intervention militaire de la Cédéao avec l’appui de la France. Ce qui risque de compliquer davantage les choses entre les deux pays surtout si les autorités françaises décident de persister dans leur posture de défiance des nouvelles autorités militaires.

Source : actuniger.com

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