Accueil A LA UNE Kidal libéré : La fin d’un mensonge orchestré pour détruire le peuple Sahélien ?

Kidal libéré : La fin d’un mensonge orchestré pour détruire le peuple Sahélien ?

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Le mardi 14 novembre 2023 dans un message retransmis par la télévision nationale Malienne (ORTM), le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’Etat a annoncé une victoire significative en ces termes : « Aujourd’hui, nos Forces armées de sécurité se sont emparées de Kidal ». Une déclaration qui marque un tournant historique dans la lutte contre le terrorisme au Mali et dans le sahel. Le retour des militaires Maliens dans la grande ville du Nord, représente une victoire symbolique éclatante pour le peuple Maliens et ceux des pays du sahel à savoir le Burkina Faso et le Niger.

Kidal est un bastion des Touareg, l’un des groupes rebelles au centre des crises politiques et sécuritaires de longue date du pays. Le 30 mars 2012, pendant la rébellion touarègue, la ville est prise par les rebelles du groupe salafiste Ansar Dine, mené par Iyad Ag Ghali, après 24 heures de combat contre l’Armée malienne. A compter de ce jour, Kidal était devenu un pays dans un autre pays, car le gouvernement malien n’avait aucune autorité sur les nouveaux maîtres des lieux. Cela a constitué une étape importante dans le conflit malien qui a trop perduré.

Aux termes d’un accord signé en 2015, les séparatistes majoritairement Touareg devaient être intégrés dans l’armée et le contrôle de Kidal devait être transféré au gouvernement malien. Aucun des deux éléments n’a été mis en œuvre. En 2013 sous l’égide du président Français François Hollande, l’armée françaises à travers « l’opération Serval » s’est déployée en urgence au Mali à la demande des autorités maliennes de l’époque afin de stopper l’offensive des groupes armés terroristes vers Bamako et sécuriser le Sahel.

Cette mission a ensuite été remplacée par l’opération Barkhane qui, en plus des français avait une composante européenne avec l’opération Takuba (Sabre en langue Tamachèque) qui regroupait des forces spéciales de neuf pays européens (Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, Hongrie, Italie, Pays-Bas, Portugal et Suède). L’ensemble des ces forces étrangères avec la MUNISMA s’étaient transformé en force d’occupation et de protection des terroristes aux yeux de Bamako.

Les nouvelles autorités maliennes issue du coup d’Etat du 18 août 2020 dirigé par le Colonel Assimi GOÏTA avec une nouvelle lecture de la situation sécuritaire au Mali ont entrepris une politique de rupture avec la France et ses alliés et en nouant de nouveaux partenariats avec la Russie et d’autres puissances pour libérer l’ensemble du territoire du Mali et restaurer l’autorité de l’Etat dans toutes les régions du Mali.

Au cours de l’année 2022, les conditions nécessaires à la poursuite de l’engagement militaire français aux côtés des forces maliennes n’étaient plus réunies aussi leur incapacité à résoudre le problème a conduit au rejet de leur aide par les dirigeants maliens qui ont demandé et obtenu le retrait pure et simple de toutes ces forces qui ne jouent pas un franc-jeu dans la lutte contre le terrorisme au Mali et au Sahel en général. Les derniers soldats français ont quitté le pays le 15 août 2022 et la MUNISMA a entamé un processus de retrait de ses troupes avec une prise en main de l’armée malienne sur toutes les positions que la MUNISMA contrôlait.

  La rébellion séparatiste à dominante touareg a revendiqué le 31 octobre dernier avoir pris le contrôle d’un camp tout juste évacué par la mission de l’ONU à Kidal. Cette ville stratégique au nord du Mali représente un enjeu majeur de la bataille pour le territoire entre l’État central et les groupes armés.

L’offensive de Kidal

 L’offensive de la région de Kidal a débuté le 02 octobre 2023. Elle est lancée par les Forces armées maliennes (FAMa) avec pour objectif de reprendre le contrôle de la région de Kidal. Celle-ci s’empare de la ville d’Anéfis le 7 octobre. Après une pause, les Fama repartent à l’offensive le 10 novembre pour attaquer la ville de Kidal. Le mardi 14 novembre le Chef d’état-major général des Armées a informé l’opinion nationale et internationale que les FAMa ont pris position dans la ville de Kidal.

Dans la même lancée, un message du président de la Transition, le Colonel Assimi GOÏTA, retransmis par la télévision nationale (ORTM), a annoncé une victoire significative : « Aujourd’hui, nos Forces armées de sécurité se sont emparées de Kidal ». Cette victoire constitue une étape importante dans la lutte contre le terrorisme et les FAMa doivent maintenant assurer le contrôle de cette grande région administrative qui s’étend sur plus de 151 430 Km2 et les autorités de la Transition à Bamako doivent assurer le retour de l’administration publique pour amorcer le développement inclusif avec toutes les populations vivant dans la région de Kidal.

 Nous osons croire que cette victoire va influencer positivement la lutte contre le terrorisme dans le Sahel parce que  Kidal était considéré comme une base stratégique de la rébellion touareg dans la sous-région, Kidal était aussi une épine dans le pied du Mali. De façon globale, Kidal était considérée comme un goulot d’étranglement pour les différents gouvernements qui se sont succédés depuis 2012. Cette victoire des FAMa sur Kidal est une avancée significative dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Il appartient maintenant aux trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel : Le Burkina Faso, le Niger et le Mali de mutualiser leurs forces afin de booter le terrorisme hors de la zone des trois frontières.

SOULEYMANE OUEDRAOGO

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